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Le 5 mars 1588, Henri Ier de Condé meurt mystérieusement, 19 ans après l'assassinat son père, le premier prince de Condé et chef du parti protestant. Cette mort va servir d'intrigue au roman de Jean d'Aillon, "La ville qui n'aimait pas son roi". L'auteur met en scène, Cassandre, fille adultérine du Prince de Condé et femme d'Olivier Hauteville qui enquête sur ce décès soudain. L'auteur nous relate un dîner du dimanche 17 avril 1588 chez le marquis d'O, dont la femme Charlotte place leurs invités : "Avec une sortie d'indifférence, Charlotte leur désigna leur place, Cassandre étant au haut bout près de la cheminée. O à l'autre extrémité, en face d'elle. (…)"

En 1641, Crespin, maître d'hôtel de la marquise de Lezay, nous donne dans "l'œconomie ou le vray advis pour se faire bien servir", une définition du 'haut bout' : "Le haut bout est le lieu le plus apparent du costé droict, ou selon que le lieu est disposé ; mais le plus commun est à main droicte sous la cheminée."

Si le 'haut bout' s'applique à la place d'honneur, le 'bas bout' désigne la moins flatteuse.

Table dressée au château de Condé 

Photos : tables dressées au château de Condé, demeure des premiers princes de Condé (https://www.chateaudeconde.fr), qui propose le thème des 'Menus plaisirs et tables dressées' parmi ses visites spécifiques.

Le château de Chantilly, propriété des princes de Condé pendant près de deux siècles, reçoit toutes les têtes couronnées d’Europe. En 1830, Louis-Henri-Joseph de Bourbon, dernier prince de Condé, lègue Chantilly à Henri d’Orléans, duc d’Aumale, son petit-neveu et filleul. Ce dernier va reconstruire le grand château, à moitié rasé pendant la Révolution, lui rendre son lustre d’antan et renouer avec les traditions de ces prédécesseurs.

Le Duc d’Aumale va faire de Chantilly un lieu prestigieux où les invités se bousculent pendant un quart de siècle. De cette période, un seul réel plan de table demeure, celui du dîner du 17 juin 1887 qui est annexé à l’agenda du prince avec la mention « Dîner prince de Galles. Nemours à déjeuner. Promenade à cheval. Diner de ducs et princes, soirée assez réussie. Liste ci-jointe. »

On ne sait si la célèbre crème, attribuée à Vatel, pâtissier-traiteur de Fouquet et de Louis II de Bourbon-Condé, fut servie à cette occasion.

Sources :

- Dossier de presse de l’exposition «Tables princières à Chantilly du XVIIe au XIXe sciècle» qui se tint du 16 septembre 2006 au 8 janvier 2007.

- Reproduction d’un plan de table annexé à l’agenda du Duc d’Aumale, conservé dans les archives du musée Condé (4 PA 26) et très aimablement communiquée par le conservateur du musée.